L’exploitation intensive depuis plusieurs années de la nappe alluviale de la métropole de Lyon par les dispositifs de géothermie, en grande partie mis en place pour le rafraichissement des bâtiments, a engendré des ilots de chaleurs souterrains en différents secteurs de la ville.

Ces zones chaudes conduisent à des difficultés de fonctionnement/rentabilité des installations géothermiques que les exploitants des installations font remonter de manière croissante. Ces remontées ont révélé la nécessité de disposer d’un cadre de suivi et de gestion globale de la ressource. C'est dans ce contexte à fort enjeu pour la filière géothermique que le BRGM et le CEREMA ont proposé au Grand Lyon, à la DREAL et à l'ADEME de mettre en place un Observatoire de la géothermie lyonnaise.

L'objectif de ce projet multipartenaires est de fournir un outil d'aide à la décision de l'administration vis à vis du développement de la géothermie lyonnaise dans le cadre des futurs projets immobiliers.

Le projet va permettre en premier lieu de caractériser le milieu, en recueillant l'ensemble des informations liées à l'hydrogéologie, la géologie, aux infrastructures souterraines pouvant impacter les écoulements de la nappe, tant en termes de niveaux que de températures, et aux ouvrages géothermiques à proprement parlé.

Il va permettre également de mettre en place un réseau de suivi de la nappe, en niveaux et températures. Ce réseau sera constitué d'une cinquantaine d'ouvrages suivis pendant une année à l'aide de campagnes mensuelles de mesures ainsi que de sondes numériques installées pour un suivi continu.

Les informations recueillies permettront la construction d’un modèle numérique reproduisant la thermicité de la nappe et ainsi simuler l'impact de futurs projets. Cet outil permettra à la DREAL et au Grand Lyon d'instruire les futurs dossiers de projets utilisant la géothermie comme ressource thermique ou frigorifique.

Enfin, ce projet s’appuiera sur la mise en œuvre d’une plateforme de collecte/diffusion de l'information liée à l'Observatoire. Cet outil, développé par le BRGM, permettra de collecter les données de température et niveau qui viendront alimenter le modèle numérique. Elle servira également à la diffusion de toutes les informations relatives à la géothermie lyonnaise (guide des bonnes pratiques, carte de la thermicité...).

L'action du BRGM s'est, jusqu'à présent, concentrée sur la réalisation de l'état des connaissances disponibles à ce jour.

Cet état de lieux s’est fait en partant de la consultation des ouvrages géothermiques présents dans la BSS. Des centaines de scans ont été analysés afin d’en extraire des informations telles que les paramètres hydrauliques (perméabilité, transmissivité, …) ainsi que volumes prélevés, débits, piézométrie, ...

Cette démarche a ainsi permis de mettre en évidence certaines lacunes, en particulier concernant la connaissance des installations existantes. Un complément avec d’autres bases de données a été nécessaire et la prise de contact avec les exploitants de ces installations a permis de renseigner des informations manquantes dans la BSS.

La prochaine action sera la mise en place du réseau de suivi qui verra le lancement des campagnes de mesures.

 

Figure 1 - Localisation des ouvrages pris en compte pour dresser l'état des lieux. Certains d’entre eux ont été écartés car ils ne comportaient pas les critères demandés. (Cartographie BRGM)

 

Figure 2 - Impacts thermiques cumulés des ouvrages souterrains à Lyon (Attard et al. 2016). Dans le secteur de la Part- Dieu, le gain énergétique est de l'ordre de 4,5 GWh par an